Journée internationale des droits des femmes

 

Le vendredi 8 mars 2024, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l'inscription formelle du droit à l'avortement dans la Constitution française sera commémorée par une cérémonie officielle. Cette avancée intervient après un long combat pour les droits des femmes, à commencer par des figures emblématiques comme Louise Weiss dans les années 1930 et Simone Veil en 1975, qui a porté la loi sur l'avortement et a été la première présidente du Parlement européen à être élue au suffrage universel en 1979.

La lutte pour l'égalité des sexes s'étend sur des siècles, marquée par des jalons tels que la Déclaration des sentiments de la Convention de Seneca Falls en 1848 et l'octroi du droit de vote aux femmes en Nouvelle-Zélande en 1893. Au début des années 1900, le Royaume-Uni a connu le mouvement des suffragettes, avec un moment décisif en 1918 lorsque les femmes de plus de 30 ans ont obtenu le droit de vote. Les pays nordiques, notamment la Finlande en 1906, ont établi un précédent européen avec le suffrage universel, suivi par la Norvège, le Danemark et l'Islande. Les Françaises ont obtenu le droit de vote en 1944 par une ordonnance du général de Gaulle, les dernières d'Europe à accéder aux urnes. Bien que des progrès aient été réalisés, des défis persistent dans les sphères politique, économique et sociale.

Les droits des femmes sont fortement menacés dans des pays comme l'Afghanistan, où les talibans ont considérablement restreint les droits des femmes depuis leur prise de pouvoir en 2021. La nécessité de manifestations courageuses en Iran et le retrait de la Turquie de la convention d'Istanbul illustrent la nécessité de protéger les droits des femmes dans un contexte de régression alarmante. Même aux États-Unis, la décision de la Cour suprême de 2022 d'annuler l'arrêt "Roe v. Wade" a remis en question le droit à l'avortement établi dans ce pays depuis 1973.

Des liens étroits entre recul démocratique et régression des droits des femmes sont évidents dans des pays comme la Pologne, où le droit à l'avortement a été restreint, et la Hongrie, où des lacunes importantes dans la lutte contre les violences faites aux femmes ont été observées. Malgré ces reculs, l'Union européenne reste un bastion relatif des droits des femmes, l'égalité des sexes étant inscrite dans ses traités depuis 1957.

Cependant, les disparités salariales persistent, avec une moyenne de 13 % selon Eurostat, et les femmes restent sous-représentées dans les conseils d'administration des entreprises. La directive européenne de novembre 2022 vise à atteindre une représentation féminine de 40 % dans les conseils d'administration d'ici à 2026.

L'égalité entre les femmes et les hommes figure dans les textes fondateurs de l'UE depuis le traité de Rome en 1957, mais sa mise en œuvre nécessite encore des efforts considérables. Les droits des femmes restent vulnérables aux pressions économiques, sociales et sanitaires. Les propositions visant à inclure le droit à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux mettent en évidence des défis politiques et juridiques complexes, nécessitant l'unanimité des 27 États membres de l'UE.

Malgré ces défis, des initiatives au niveau européen cherchent à institutionnaliser la lutte pour les droits des femmes. Bien que l'Union européenne ait des pouvoirs limités dans ce domaine, des progrès sont réalisés, mais la nécessité de surmonter les obstacles juridiques persiste. Les droits des femmes, bien que fragiles, continuent de faire l'objet d'une attention et d'un engagement croissants en vue de promouvoir une véritable égalité entre les femmes et les hommes en Europe.