Elections municipale en Turquie

Le principal parti d'opposition turc, le CHP, le parti républicain du peuple, a remporté une victoire éclatante aux élections locales du 31 mars 2024 dans les principales villes du pays, notamment Istanbul, Ankara et Izmir.

Ces résultats constituent un énorme revers pour le dirigeant autocratique de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan et ses tentatives de réduire au silence les voix critiques et d'opposition dans les médias et la société civile.

Le véritable vainqueur des élections, comme en Pologne en novembre dernier, a été la démocratie, qui a montré que l'autoritarisme peut être vaincu par les urnes même lorsque les règles du jeu ne sont pas équitables !

Ekrem Imamoglu, a été largement réélu maire d'Istanbul, ce qui constitue une victoire significative pour ce parti républicain, laïc et social-démocrate, n'ayant pas atteint un tel score depuis 1977. Cette élection a été une défaite pour Erdogan et son parti AKP. Les raisons de cet échec incluent un vote sanction en raison de la crise économique et de l'inflation, l'absence de soutien de la diaspora et la montée en puissance de la Refah, reprochant à Erdogan de ne pas soutenir suffisamment les Palestiniens.

Le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe a observé une organisation globalement satisfaisante des élections locales en Turquie. Même si l'AKP maintient son emprise sur les médias, la justice et l'appareil d'État, on peut voir à travers ses résultats une volonté d’expression du peuple et un rattachement à la démocratie. Il reste à voir si Imamoglu pourra unir son parti au-delà des municipales, d'autant plus que les élections présidentielles ne sont prévues qu'en 2028.